mai 21, 2020 3 minutes de lecture

C’est quoi un hipster ?

C’est quoi un hipster ?

 Lunettes carrées, longue barbe aussi lumineuse qu’un éclat de miroir, chemises à carreaux, jeans près du corps… Alors que vous sortiez les poubelles, vous avez croisé la caricature du parfait hipster. Depuis quelques années, la tendance des hipsters s’est démocratisé à la vitesse grand V.
Hipster par-ci, hispter par-là… À force d’entendre ce mot à toutes les sauces, vous avez l’impression qu’il a perdu son identité. Vous n’avez pas forcément tort…
Bien que le mouvement soit devenu très populaire au cours de la dernière décennie, les hipsters ont vu le jour dans les années 1930 alors qu’au pays de l’oncle Sam, les revendications grondaient sur fond de musique jazz.


1930 – 1957 : le white negro des bars jazzy à la lumière feutrée

 

Quand Louis Amstrong chantait "Song of the Islands", c’est toute l’audience qui retenait son souffle… Dans les bars obscurs, c’est comme si la grande horloge du temps cessait de fonctionner pour que chaque instant reste gravé dans les mémoires.

Le corps usé par les longues heures de travail, les ouvriers noirs attendaient ces moments avec impatience. À leurs côtés, des personnes qui avaient peu ou pas l’habitude de fréquenter pareils quartiers...

Portés par l’amour du jazz, des blancs Américains issus de la classe aisée n’hésitaient pas à venir s’amuser aux côtés des jazzmen noirs. Faisant fi de toutes distinctions raciales ou sociales, ces « hepcat », comme on les appelait alors, se laissaient porter par l’amour de la musique.

Par la suite, « hepcat » a été raccourci en « hep » avant de devenir « hip ». Et c’est Bing Crosby, chanteur que l’on ne présente plus, qui eut l’honneur d’être le premier qualifié de premier blanc hip d’origine Américaine par Artie Shaw.

À cette époque, le hipster n’avait rien à voir avec cet homme à longue barbe ne pouvait vivre sans son lisseur homme – barbe et cheveu. En 1940, être hipster, c’était promouvoir la diversité raciale, rester à l’écart du mainstream et avoir des amis de tous les horizons.

C’est en 1957, dans un texte intitulé « the white negro », que Norman Mailer a décrit le hipster. S’il faille retenir des détails marquants, ce seraient ceux-ci : « … s’affranchir de sa couleur de peau… » et « … atteindre le savoir ‘cool’, l’énergie exotique, la luxure et la violence des Noirs américains… ».

 

2000 – jusqu’à nos jours : un geek qui n’a pas peur d’oser ladifférence

 

À quel moment exactement le terme « hip » s’est-il transformé en « hipster » ? Nul ne le sait vraiment. Pour certains, tout serait parti du terme Wolof « hipi » qui signifie « ouvrir les yeux ».

Après un passage à vide, au début des années 2000, le hipster revient sur le devant de la scène. Propulsé par des magazines controversés comme American Apparel ou Vice, le terme hipster est désormais associé à un jeune issu de la classe aisée, bien éduqué et friand de la culture avant-gardiste.

Depuis lors, impossible de faire un pas sans en croiser un. Le hipster moderne aime l’authenticité, l’originalité et n’a pas peur d’effectuer un retour aux sources. Pour autant, il soigne son apparence que ce soit en bichonnant sa barbe ou en arborant fièrement des bagues hipsters. Toujours à la recherche d’excentricités, ils collectionnent les anciens objets tout en restant à l’affût des tendances.

Cependant, malgré les clichés sur la chemise à carreaux et la barbe, être hipster est avant tout un état d’esprit.

 

Astuce : 3 expressions pour apprendre à parler le « hipster »

 

Quand il s’agit de parler de son quotidien, le hipster n’est jamais à court d’expressions farfelues. Souvent dérivées de l’anglais, elles sont pour lui un moyen de décrire son univers dans un jargon que seuls quelques élus peuvent comprendre.

Envie de parler le hipster en un clin d’œil ? Le dico qui suit est exactement ce qu’il vous faut !

  • Fooding : mélange entre food et feeling, ce vocable désigne la nouvelle cuisine française aussi bonne pour les papilles que pour les yeux ;
  • Eye contact : il est question de signifier son intérêt pour une personne à l’aide de ses yeux. En langage courant, il s’agit du jeu de contact visuel marquant le débit de tout jeu de séduction ;
  • Hashtag : si vous êtes un hipster, vous pouvez meubler vos conversations en vous servant du mot hashtag. Exemple : « Je suis épuisé. Mon train a eu 28 minutes de retard, du coup, j’ai dû courir pour rattraper mon bus. #jehaislasncf ». Oui, vous parlez comme un tweet mais n’est-ce pas merveilleux ?

Être un hipster n’est ni superficiel, ni facile. Embrasser ce courant idéologique revient à interroger sa perception du monde et à le faire avec style. Fort heureusement, des sites comme homme original permettent au hipster de rapidement peaufiner son look afin d’avoir plus de temps à consacrer à l’exploration des sous-cultures urbaines.

DELPHINE CHAZELLE
DELPHINE CHAZELLE


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